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Peu de réalisateurs osent s’aventurer dans le domaine de la science-fiction et pour cause: il s’agit du genre le plus difficile à maîtriser à l’écrit. C’est le défi que relève Gregg Furuoka avec Tethered, un thriller de science-fiction indie de 88 minutes mettant en vedette Caroline Harris et Joshua Kwak. Le film a été tourné en deux semaines à Los Angeles pendant la pandémie avec une équipe réduite d’amis et de collaborateurs passionnés qui tenaient à tourner un film par leurs propres moyens.
Tethered de Gregg Furuoka sera disponible sur demande sur la plupart des grandes plateformes incluant Itunes à partir du 21 septembre.
Tethered s’aventure dans le monde extrêmement complexe des voyages et boucles temporels, nécessitant peu d’effets spéciaux, mais devant avoir également un scénario béton. Ce n’est malheureusement pas le cas pour ce récit en dents de scie qui montre toutefois beaucoup de potentiel.
Une réalisation qui manque de subtilité
Les premiers plans sont prometteurs : on y voit un homme passer, se déplacer, voire se téléporter dans un bar, puis dans une forêt en mode Blair Witch avec une narration rappelant celle de Memento de Christopher Nolan. On se perd par contre immédiatement dans les clichés dès l’arrivée du personnage principal, Sam, une policière antipathique et impulsive qui rejette les gens autour d’elle. Furuoka tente au travers de plusieurs personnages de l’humaniser, de développer le sentiment d’attachement du spectateur aux personnages, mais l’effort est anéanti par des dialogues malhabiles et une direction d’acteurs suboptimale. Ceux-ci sont souvent figés dans l’écran, on peut presque entendre le mot « Action » être crié au début de certaines scènes, particulièrement pendant la première heure.
On peut résumer le tout très simplement : le film manque énormément de subtilité à tous les niveaux. L'enchaînement des scènes se fait généralement comme ça : Personnage 1 dit quelque chose. Personnage 2 répond de façon sarcastique. Personnage 1 insiste. Changement de scène où on est à l’endroit / à l’évènement que personnage 1 a mentionné dans la scène précédente. On a l’impression de suivre un fil d’Ariane qui va nous mener à la sortie du labyrinthe, à une découverte inattendue, mais qui au final se transforme en Ouroboros, un énorme serpent qui se mange constamment la queue.
Une amélioration vers la fin
Si les soixante premières minutes du film sont pénibles, on voit une nette amélioration dans les vingtaines restantes. Les acteurs semblent plus confortables avec leur dialogue, les scènes sont moins prévisibles et l’écriture de Furuoka se fait plus subtile, laissant place aux ambiguïtés et au mystère propre à la science-fiction. C’est à partir de là que Tethered devient intéressant, rappelant par moment le récipiendaire du grand prix du jury de Sundance en 2004, Primer de Shane Carruth, et qu'on voit le potentiel de Furuoka en tant que scénariste et réalisateur. La fin laisse cependant à désirer, ce qui me fait croire que la réalisation de ce potentiel ne se fera pas demain matin.
Sur le plan technique
On applaudira la musique bien choisie et placée à des endroits stratégiques faisant entrer le spectateur dans le film. Mention également pour les graphiques et les quelques effets spéciaux qui sont bien réussis et la direction photo qui se fait sobre, mais efficace. C’est du côté du montage vidéo et sonore que les problèmes se font nombreux, ce qui est dommage puisqu’il ne s’agit pas du premier film monté par Furuoka qui nous offre un montage digne d’un débutant. Le montage vidéo est trop simple, avec des coupes franches et des plans de transitions qui n’ont aucun lien avec le changement de scène. Ce n’est guère mieux au niveau sonore où l’on entend fréquemment les différentes pistes sonores débuter ou se terminer avec les dialogues des personnages. Ces deux éléments couplés avec le jeu d’acteur moyen et l’écriture pauvre empêche le spectateur d’entrer dans la diégèse (la diégèse étant l'entièreté de la temporalité du récit). On pardonne cependant beaucoup de défauts techniques en se rappelant que le film a été tourné par une minuscule équipe en très peu de temps, donnant peu de temps à l’équipe d’arriver à un résultat parfait lors du tournage. Je crois toutefois que le film aurait bénéficié de plus de temps en pré-production et en salle de montage afin d’offrir une version plus aboutie aux fans de science-fiction qui vont inévitablement tomber sur ce film.