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Depuis 2011, le conflit en Syrie fait des milliers de victimes chaque année. Certaines familles qui ont plus de chance que d'autres réussissent à fuir les bombardements pour venir se réfugier au Canada. Mais à quel prix? C'est l'histoire que nous raconte le documentaire Loin de Bachar réalisé par Pascal Sanchez. Ce récit, qui sera présenté le 25 septembre prochain à la Cinémathèque québécoise, va à la rencontre de la famille al-Mahamid, six humains remplis d'une touchante vérité.
Le temps s'écoule plus vite en Syrie qu'ailleurs dans le monde. Les corps tombent, mais les souvenirs, eux, restent bien vivants. Craignant pour sa vie après avoir participé au soulèvement populaire contre Bachar Al-Assad, Adnan al-Mahamid n'a pas eu d'autre choix que de quitter son pays avec sa femme, Basmah, et ses quatre enfants.
Maintenant établie à Montréal depuis 2014, la famille tente de vaquer à un quotidien ordinaire, malgré une inquiétude constante pour ceux restés là-bas.
Leur réalité aujourd'hui n'est pas celle qu'elle était autrefois. Il leur faut retourner à l'école, aller dans les classes d'accueil, jongler entre le français, l'anglais et l'arabe et nouer de nouveaux liens pour combler ce qu'ils ont dû laisser derrière.
Avec une résilience qui traverse jusqu'au bout de sa voix, Adnan raconte le jour de son arrestation. C'est il y a exactement trois ans jour pour jour. Tout le ramène aux policiers cette journée-là, à son ami encore entre les murs de la prison, à ses frères tués et portés disparus. Pourtant si loin de cette réalité, on se sent proche de lui.
Le réalisateur Pascal Sanchez réussit à nous transmettre la chaleur qui vit entre les quatre murs de leur appartement. L'approche de Sanchez est très humaine, il laisse vivre la beauté qui se dégage malgré tout naturellement de leur histoire. Il ne tente pas de choquer ni de créer des artifices, la poésie du documentaire réside dans cette vérité.
Si les souvenirs restent bien vivants dans l'esprit de la famille, c'est surtout internet qui les garde liés à leur pays d'origine. Ils sont venus chercher la paix ici, mais pour la famille Al-Mahamid cette paix a un prix. Il y a une sorte de culpabilité qui se dégage dans leur incapacité à pouvoir aider directement leurs familles restées à des milliers de kilomètres. Il y a des vidéos de bombardement dans leur fil d'actualité qui surgissent parfois, il y a aussi l'attente des appels Skype qui ne fonctionnent qu'à moitié pour tenter de parler à un frère ou à un oncle. C'est la réalité quotidienne des réfugiées.
Ce documentaire décomplexifie des stéréotypes ancrés dans la société québécoise face à la communauté musulmane. Sans aborder directement la question de la discrimination ou du racisme, le portrait que dessine le réalisateur de cette famille tend à l'ouverture et la compréhension de l'autre. C'est très important d'avoir des oeuvres de la sorte, particulièrement en 2020.
Loin de Bachar c'est la lumière qui se dégage des enfants heureux de pouvoir être ici, c'est la force tranquille d'un père qui veut continuer d'avancer, c'est la présence rassurante d'une mère, c'est l'histoire des vies derrière la violence.