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Lion est une histoire qu’on pourrait croire arrangée avec le gars des vues tant elle est incroyable. Pourtant, elle est bel et bien basée sur des faits vécus par Saroo Brierley. Cet homme, adopté par une famille australienne, a retrouvé sa famille biologique en Inde grâce à Google Earth. Cette histoire était destinée à être portée au grand écran et c’est le réalisateur australien Garth Davis qui s’en charge avec brio. Le résultat vous arrachera certainement quelques larmes.
Dans la première moitié du film, l’action se déroule en Inde, en 1986, alors que le jeune Saroo (Sunny Pawar) vit avec son grand frère, sa petite sœur et sa mère dans la pauvreté. Sa mère transporte des roches pour gagner de l’argent alors que les deux frères font ce qu’ils peuvent pour tenter d’aider leur mère à joindre les deux bouts. Lorsque Saroo se retrouve seul dans une gare de train après que son frère lui ait dit qu’il le quittait quelques instants pour trouver du travail, le petit garçon se met à la recherche de son frère. Il se retrouve dans un train qui l’amènera à des milliers de kilomètres de chez lui, à Calcutta. Pendant des mois, Saroo erre dans les rues avant d’être recueilli dans un orphelinat. C’est dans cet endroit qu’il sera adopté par des parents australiens (Nicole Kidman et David Wenham). Dans la seconde moitié du film, en 2008, Saroo (Dev Patel) est maintenant un jeune homme dans la vingtaine. Il entame des études supérieures lorsque, durant un souper avec des amis, à la vue d’une pâtisserie indienne, il se remémore son enfance en Inde. À la suggestion d’un ami, il décide de faire des recherches sur Google Earth dans l’espoir de localiser son lieu de naissance dont il ne connaît même pas le nom. Cette recherche, non seulement, de son lieu de naissance, mais de sa famille qu’il n’a jamais revue, devient une obsession pour lui. Sa relation avec sa copine (Rooney Mara) et ses parents d’adoption en vient à en souffrir. Pourtant, Saroo n’en démord pas. Pris d’angoisse et de remords, il veut coûte que coûte retrouver sa famille biologique.
Le récit de Lion est campé dans deux lieux bien différents. Il y a d’abord cette Inde avec son urbanité chaotique, sa pauvreté. Là où le sacré côtoie la misère. Puis, il y a cette Australie de banlieue avec ces plages au sable fin et au quotidien bien rangé. Deux réalités, deux mondes que Saroo chevauche. Lorsqu’il est jeune adulte et qu’il entre à l’université, il se présente comme un Australien né en Inde. Un jeune homme de Hobart qui a peu à voir avec cette immense nation et sa culture. Il nie ce côté de lui qu’il semble avoir enterré. Il a adopté l’accent australien, il ne parle même plus hindi. Pourtant, même s’il est complètement immergé dans cette deuxième vie, il ne peut refouler les lointains souvenirs de son enfance. Lorsque Saroo se met en tête de rechercher sa famille, son identité est remise en question. Ce jeune Australien se sent profondément coupable de vivre cette vie dans laquelle il s'est retrouvé par une malchance du destin alors que sa mère, son frère et sa sœur sont toujours en Inde sans avoir la moindre idée de ce qui lui est arrivé.
Le scénario de Luke Davies, basé sur les mémoires de Saroo Brierley, A Long Way Home, explore habillement l’état d’esprit de ce jeune homme qui, comme bien des enfants adoptés, s’interroge sur ses origines. Cependant, Saroo n’a pas été adopté parce qu’il a été abandonné, mais parce qu’il s’est perdu. Il est déchiré entre ce besoin de retrouver sa famille biologique et la crainte de briser sa famille adoptive. La recherche dans laquelle il se lance n’est pas seulement une quête de ses origines, mais aussi une quête identitaire. Saroo cherche sa famille et cherche la personne qu'il devrait être.
Garth Davis a magnifiquement mis en image ce drame intime en filmant les côtes d’Australie et les étendues indiennes. Le réalisateur ne porte pas de jugement sur ces deux sociétés, mais s’en sert plutôt pour montrer la dualité qui habite Saroo. Ce personnage est brillamment interprété par Sunny Pawar, un jeune acteur non professionnel repéré dans les rues de Mumbai. Le jeune garçon est d’un incroyable naturel devant la caméra. Sa présence durant la première moitié du film est en grande partie responsable de l’empathie que le spectateur développe envers le personnage de Saroo. Dev Patel, révélé il y a quelques années dans Slumdog Millionaire, offre sa performance la plus accomplie dans Lion. Il montre l’étendue de son talent grâce à ce rôle qui ne le confine plus aux personnages d’adolescents malhabiles.
Déjà cité quatre fois en vue du prochain gala des Golden Globes, dont une mention dans la catégorie du meilleur film dramatique, Lion risque de récolter quelques nominations pour la 89e édition des Oscars. Si c’est bel et bien le cas, ces nominations ne seront pas volées puisque c’est un très beau film sur la filiation et l’identité.
Lion est à l'affiche le 21 décembre au Québec.