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Le 6 juillet, c’est la grande sortie en salles pour le film Lignes de fuite, adapté de la pièce de théâtre du même nom. Réalisé par Miryam Bouchard ainsi que Catherine Chabot, le film présente les retrouvailles pour le moins mouvementées de Valérie, Sabina et Audrey (merveilleusement incarnés par Léane Labrèche-Dor, Mariana Mazza et Catherine Chabot). Entre soutien et destruction, les amies et leurs conjoint(e)s sont confrontés à leur camaraderie qui s’étiole, mais aussi à l’épuisement des relations amoureuses et aux violentes incertitudes de l’avenir.
Ayant eu la chance de voir Lignes de fuites sous sa facette théâtrale il y a quelques années, je n'ai pu que ressentir un agréable effet de déjà-vu lorsque je me suis assise dans la salle de cinéma, prête à retrouver les personnages de la pièce que je n’avais pas recroisés depuis ma lointaine visite au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui.
Mais je me suis vite rendue compte que le film, au-delà d’être une adaptation, est une œuvre en soi qui ne dépend pas de la pièce de théâtre pour exister. Dans le film, j’ai découvert des personnages vus de l’intérieur grâce à une caméra qui capte avec aisance les regards, les hésitations. Les visages traduisent avec brio toute la haine refoulée, les dilemmes internes, l’angoisse ainsi que l’espoir des personnages. C’est un véritable cocktail d’affects et d'actions contradictoires qui nous est dépeint et qui, au final, prend son sens dans l'incohérence de l’humain. Ce sont les failles des personnages qui les rendent si accessibles, puisqu’on finit inévitablement par s’y reconnaître.
Catherine Chabot base son récit sur la ligne de fuite, concept développé par les philosophes Félix Guattari et Gilles Deleuze. Elle désigne une rupture entraînant une émancipation, un point de non-retour qui mène finalement à une libération de soi à la fois extatique et absolument terrifiante, car elle nous fait tomber tête première dans l'inconnu. Les personnages, tout au long du film, jouent sur la limite de cette ligne de fuite : trop confortables pour changer la routine, trop apeurés pour rester dedans.
Ces lignes de fuite, loin de rester à un niveau individuel, s’étendent aussi au collectif, voire au planétaire, et c’est là toute la force de l'œuvre qui montre des interconnexions à n’en plus finir entre soi-même, les autres et le monde. Que ce soit Sabina qui cherche absolument à se déposséder de l’image négative de l’adolescente qu’elle était, Jonathan et Audrey qui sautent à pieds joints dans le vide en apprenant la grossesse de cette dernière ou Valérie et Paul-Émile que la crise climatique teinte de nihilisme, chaque personnage est confronté à une cassure. Celle-ci les brise et les libère.
Entre scènes humoristiques de la vie banale, écoanxiété maladive, joutes verbales chaotiques et ressentiment, le film parle pour les jeunes trentenaires d’aujourd’hui à l’aide d’une dualité comique-dramatique qui ne fait qu’aider le spectateur à pousser sa réflexion sur les enjeux actuels, surtout environnementaux. Le drame complète l’humour et vice-versa, si bien que ceux-ci convergent et octroient au film un aspect très critique de l’humanité, mais aussi rempli d’espoir à son égard.
C’est un film qui est engagé, mais surtout drôle. Ce n’est pas du tout anxiogène, dans le sens où l’environnement est un vrai sujet duquel on se doit de parler, et je pense que la meilleure façon d’en parler, c’est avec l’humour.
- Mickaël Gouin
Grâce à l’insertion de l’humour dans le film, le spectateur peut prendre un pas de recul par rapport aux images qui dansent devant ses yeux. Le film est puissant, car l'alliance entre la comédie et le drame, sans jouer dans le pathétique, rend les situations beaucoup plus nuancées et profondes, reflétant ainsi la complexité de l’humain.