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Pour son deuxième long-métrage en tant que réalisateur, le cinéaste montréalais Ivan Grbovic signe une œuvre d’une grande sensibilité. Ayant été choisi pour représenter le Canada dans la catégorie du meilleur film international lors de la prochaine cérémonie des Oscars, Les oiseaux ivres, en salles depuis le 15 octobre, insuffle un vent d’air frais et une belle dose de réalisme magique au cinéma québécois.
Dès les premières images, on peut tout de suite sentir que Grbovic a fait ses classes comme directeur de la photographie durant de nombreuses années. Le film débute en enchaînant des plans envoûtants, qui servent d’exposition subtile pour ce que l’on s’apprête à découvrir plus tard. On rencontre le personnage de Willy (Jorge Antonio Guerrero), alors employé d’un cartel mexicain, avant que celui-ci ne s’embarque pour le Québec pour retrouver celle qu’il aime. Il se fera employé sur une ferme maraîchère, avec d’autres travailleurs venus du Sud, où son destin se mêlera à ceux des propriétaires Richard (Claude Legault) et Julie (Hélène Florent), ainsi qu’à celui de leur fille Léa (Marine Johnson). Tous ont leur quête respective qui les lanceront à la poursuite d’un désir profond, inatteignable, à mi-chemin entre le rêve et la réalité.
Grbovic traduit ces volontés individuelles avec poésie, en nous plongeant rapidement dans l’intimité de ses personnages à l’aide d’une caméra de proximité, mais non-intrusive. Il monte ses plans en tableaux d’une authentique harmonie, laissant à la nature le temps de s’exprimer au travers de l’image. L’histoire se déroulant au rythme du travail agricole, beaucoup de scènes se déroulent à l’aube ou au crépuscule. Il ne va pas sans dire que Grbovic a su profiter avec brio des palettes de couleur magnifiques que lui offrait le soleil lors de ses fameuses « heures d’or ». Il nourrit également l’imaginaire en créant des plans de composition surréalistes, tels celui d’un sublime cheval errant en plein boulevard René-Lévesque.
Outre la beauté technique du film, le récit embrasse le mélange des cultures québécoise et latinoaméricaines. L’alternance entre le français et l’espagnol se fait de manière organique en tirant le meilleur du dialogue (ou de l’incompréhension) entre les deux langues. L’histoire quant à elle s’étoffe et se précise à mesure que les minutes s’écoulent. Malgré certaines ellipses importantes, le spectateur ne se retrouve jamais perdu pour autant. On sent une tension grandir et se consolider jusqu’à ce que celle-ci culmine dans une scène franchement terrifiante, où, en l’espace d’un moment, les histoires débordent pour faire place à un message social qui bouleverse. Les non-dits sont exposés au grand jour.
Vient ensuite le seul bémol du film: à la suite de cette montée en émotions, on sent que le dénouement est précipité pour que les questions soient résolues au plus vite. Le générique est présenté avant même que le public ait le temps de se remettre de ce passage à vif. Vraiment, la seule faiblesse est qu’on aurait pris davantage des Oiseaux ivres.
Nous pouvons nous enorgueillir que ce film soit notre candidat aux Oscars. C’est tout à fait mérité.