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Lauréat du prix du meilleur film, du public et de la contribution technique au festival de Venise en 2019, Le prix de la Victoire (Jeedar El Sot) est projeté dans nos salles depuis le 14 mai. Avec ce deuxième long métrage, le réalisateur libanais Ahmas Ghossein nous emmène au sud de son pays tandis qu’à l’été 2006 éclate une violente guerre civile entre le Hezbollah du Liban et Israël.
Alors que le conflit dure depuis un mois, un cessez-le-feu est déclaré par les membres de l’ONU le 11 août 2006. Profitant de cette période d’accalmie, c’est contre l’avis de sa femme Rana, qui prépare son immigration pour le Canada, que Marwan prend la route vers le sud à la recherche de son père. Quand il découvre son village en ruine, la trêve est brisée. Le jeune trentenaire interprété par le frère du metteur en scène, Karam Ghossein, doit trouver un abri pour se protéger des bombardements.
Deux amis de son père qui ont refusé de partir pour Beyrouth l’accueillent au rez-de-chaussée de leur vétuste maison. Tandis qu’un couple les rejoint, six militaires israéliens investissent l’étage ignorant tout de la présence de leurs voisins terrorisés.
L’intrigue s’installe très lentement pendant le premier quart du métrage. Ce rythme mesuré convient bien mieux aux séquences de huis clos, admirablement incarnées et filmées caméra à l’épaule. Sublimé par des plans larges sur des routes désertiques et des villes détruites, le cadre de l’image se ressert peu à peu afin de saisir l’angoisse des cinq captifs. Trois jours durant, on les observe inquiets et remplis de doutes, sans nourriture et sans eau. Tandis que les balles fusent et que les obus éclatent tout à côté de leur refuge, on se questionne aussi : que faut-il faire ? Se rendre ? Rester ? Tenter de fuir ?
Photo : AZ Films
Dans un silence immense, les soldats israéliens marchent métaphoriquement sur les pauvres citoyens libanais dont on découvre tour à tour l’histoire. C’est sans doute la partie la plus faible du film. En effet, ces dialogues apportent peu et certains témoignages frisent la caricature. Et si certaines relations sont bien écrites, on peine à donner de l’importance à celle de Marwan et Rana tellement cette dernière est un faire-valoir plutôt qu’un personnage à part entière. On peut d’ailleurs regretter le manque de présence féminine dans l’œuvre puisque Joumana, la seule femme du petit groupe est assez en retrait.
L’absence des combattants israéliens à l’image rend le tout particulièrement angoissant. On est à l’affut de chaque bruit de pas, de chaque silhouette entraperçue, persuadée que l’un d’entre eux va finir par remarquer leurs voisins libanais.
Pourtant inspiré de fait réel, le film aborde peu les raisons de la guerre israélo-libanaise et préfère se concentrer sur les effets collatéraux qu’un tel affrontement peut avoir sur des civils. Déclenché en juillet 2006, le conflit a vu les forces paramilitaires libanaises du Hezbollah soutenues par l’Iran combattre l’armée israélienne pendant 34 jours. Cette guerre aura laissé le Liban en parti détruit. Par ailleurs plus d’un million de personnes, soit un quart de la population, ont été déplacées.
C’est justement lorsqu’il cherche à montrer le vide immense hérité de ce conflit dévastateur que le metteur en scène commet une erreur. Si l’intrigue se situe dans le petit village dans lequel Marwan est bloqué jusqu'à la fin du film, c’est pourtant dans les ruines d’une ville ravagée par les bombardements qu'il déambule sur le dernier plan. Une incohérence qu'on peut justifier par un budget limité.
Bien écrit et impeccablement réalisé, Le prix de la victoire est cependant une vraie réussite.