Profitez d'invitations gratuites et de rabais exceptionnels!
Vous êtes un passionné de spectacles...
Vous aimez faire découvrir à votre entourage des nouveautés ou des artistes...
Profitez d'invitations gratuites et de rabais exceptionnels!
Vous êtes un passionné de spectacles...
Vous aimez faire découvrir à votre entourage des nouveautés ou des artistes...
Inscrivez-vous maintenant, c'est gratuit!
On peut découvrir à partir de vendredi le 22 octobre 2021 le premier long-métrage du jeune réalisateur franco-canadien Albéric Aurtenèche qui s’était fait connaître en 2011 avec son court-métrage M’ouvrir, gagnant du Jutra du meilleur court-métrage en prise de vue réelle. La Contemplation du Mystère nous présente Éloi, interprété par Emmanuel Schwartz, un jeune homme revenant dans sa région natale suite à la mort de son père, un fier chasseur.
Un excellent début
Dès les premières minutes du film, Aurtenèche nous montre avec audace qu’il n’est pas un amateur. L’image est travaillée avec soin, le son est clair, les acteurs ont des visages connus (Sarah-Jeanne Labrosse et le toujours excellent Martin Dubreuil dans un rôle secondaire) et sont très bien dirigés. Emmanuel Schwartz est brillant d’ailleurs en tant qu’Éloi, personnage cynique dont les sautes d’humeur et actions sporadiques pourraient faire décrocher le spectateur de l’histoire. Au contraire, le jeu de Schwartz fait qu’on s’attache à Éloi et qu’on comprend ses différentes obsessions ou réactions face à certaines situations, même lorsque celles-ci sont absurdes ou contradictoires.
Les dialogues sont également l'une des force du film et caractérisent les personnages. Les mots sont utilisés comme des armes dans les discussions ouvertes et comme des outils de construction dans les discussions intimes. On découvre la personnalité de chacun dans les moments personnels, alors que c'est plutôt le paraître qui est mis de l'avant lorsque toutes les oreilles écoutent. Éloi et Diane, personnage de Labrosse, sont crus et directs, voire trop honnêtes, alors que les chasseurs sont beaucoup plus polis, mais également hypocrite dans leurs intentions.
L'intrigue et le mystère
Pour ce qui est de l’intrigue, celle-ci est excellente pendant la grande majorité du film et nous tient en haleine. Sans être aussi bien ficelé qu’un roman d’Agatha Christie, Aurtenèche dose très bien les questions posées et les réponses données au fil du film. Le spectateur n’a jamais trop d’informations, mais il dispose également d’assez d’éléments pour placer quelques pièces du puzzle en ordre dans sa tête.
Le réalisateur prend le pari tout au long du récit de raconter une histoire naviguant la ligne fine entre fantastique et réaliste. La mort tragique du père d’Éloi et la déception de celui-ci quant aux découvertes qu’il fait après sa mort sont ancrés dans un réalisme auquel on adhère, alors que les mythes placés par le réalisateur via le personnage de l’Indien et du cerf appelé le Monarque fait travailler l’imaginaire du spectateur qui essaie de percer le mystère qui fascine Éloi.
Se contenter d'un mystère
Si j’encense le film jusqu’à maintenant, il y a cependant deux gros points négatifs avec La Contemplation du Mystère qui viennent miner un peu ma critique de ce film.
La première est sans aucun doute la fin, qui tombe à plat. Après avoir fait monter la tension pendant plus d’une heure, le film se déchaîne dans une avalanche d’images expérimentales qui sont autant fascinantes qu’inutiles. Les dernières scènes, elles, se suivent avec une logique mathématique, presque trop prévisible. Le spectateur n’est pas surpris du résultat, de la fin du film, mais pire encore, il est déçu puisque des avenues plus intéressantes n’ont pas été explorées. Toute l’intrigue en lien avec le personnage de l’Indien se résout de manière absurde, voire cliché, alors que des possibilités très intéressantes basées sur le folklore canadien (lire ici le mythe autochtone du Wendigo) existent et auraient été plus appropriées à mon humble avis. Ce qui m’amène à mon deuxième point négatif : le film est très oubliable, ce qui est probablement le pire défaut que peut avoir un film. Une fois terminé, le film part doucement de l’esprit du spectateur, déclassé par une quantité de films de qualité qui ont cependant une faculté à marquer les mémoires.
La Contemplation du Mystère est un bon film et je vous conseille d’aller le voir pour vous faire votre propre idée, mais pour moi, il s’agit d’un film qui décide de ne pas pousser plus loin et qui se contente d’un mystère quand il pourrait être tellement plus.