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Pedro Almodóvar avait grandement déçu avec son dernier long-métrage, Les Amants passagers, mais le voilà de retour en pleine forme avec Julieta. L’icône du cinéma espagnol offre un film qui s’inscrit de belle façon dans la mythologie « almodóvarienne » tout en se positionnant du côté dramatique de son œuvre. Julieta c’est de la couleur, de la musique mélodramatique, du drame et de grandes interprétations de la part des actrices. Du pur Almodóvar, quoi!
Julieta (Emma Suárez et Adriana Ugarte), une femme blessée, s’apprête à quitter Madrid avec son conjoint (Dario Grandinetti) pour le Portugal. Le hasard lui fait croiser Beatriz (Michelle Jenner), une amie d’enfance de sa fille Antía (Priscilla Delgado et Blanca Parés), qui lui apprend que cette dernière vit maintenant en Suisse et a trois enfants. Julieta, qui n’a pas vu sa fille depuis douze ans, décide de rester à Madrid et d’écrire à sa fille. Le récit de la lettre nous ramène dans la nuit où Julieta rencontra Xoan (Daniel Grao), le père d’Antía. Ce moment est le point de départ d’une histoire tragique et d’un malentendu qui amena la séparation de la mère et de la fille.
Pour écrire son scénario, Pedro Almodóvar a adapté les trois nouvelles, « Hasard », « Bientôt » et « Silence », faisant partie du livre Fugitives de la Canadienne Alice Munro. La première fois qu’il a voulu porter cette histoire au grand écran, Almodóvar voulait la tourner en anglais et il avait convaincu Meryl Streep d’incarner le rôle principal. Le projet n’a jamais abouti et lorsqu’il y est revenu, quelques années plus tard, il a choisi de le réaliser en Espagne et en espagnol. Son scénario est construit de manière à laisser le spectateur dans l’ombre tout au long du film. Ce n’est qu’une à une que les informations expliquant comment Julieta et Antía en sont venues à ne plus se parler se révèlent. Almodóvar emprunte un ton résolument dramatique au détriment de son mélodrame habituel. Ne pensez pas retrouver les personnages exubérants de ses précédents films dans Julieta. C’est un drame assumé qui évacue (presque) tous les éléments mélodramatiques communément associés au réalisateur de Femme au bord de la crise de nerfs. La présence assidue de musique rappelle tout de même l’amour du cinéaste pour le genre. Après tout, Almodóvar reste Almodóvar.
D’ailleurs, ce réalisateur a bâti une partie de sa réputation sur ses personnages féminins. Son amour pour les femmes et les actrices s’est toujours transmis glorieusement au grand écran et Julieta ne fait pas exception. Il a confié le rôle principal à deux actrices : Emma Suárez et Adriana Ugarte. La première interprète la Julieta du présent et la seconde joue la Julieta du passé. Elles sont excellentes et se passent le flambeau avec aisance dans ce relais d’interprétation. Elles sont toutes les deux à la hauteur de ce personnage de mère, professeure de littérature qui enseigne la tragédie grecque et qui vivra sa propre tragédie au courant du film. Pedro Almodóvar conserve ses habitudes et a aussi confié des rôles de soutien à des collaborateurs récurrents comme Dario Grandinetti, ou Rossy de Palma qui joue brillamment un rôle à contre-emploi.
Pedro Almodóvar s’est fait attendre, mais il est de retour avec un film comme ses admirateurs les aiment. Julieta se classe parmi les grands crus du cinéaste aux côtés de Tout sur ma mère et Volver. Il semble que les portraits de femme lui réussissent à tous les coups et celui-ci, bien qu’il ne soit pas aussi baroque que les précédents, ne fait pas exception. Almodóvar a trouvé dans ce récit de relation mère-fille un terreau fertile pour faire briller son légendaire sens de la mise en scène.
Julieta est à l'affiche le 27 janvier au Québec.