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Cinq ans après avoir sorti un premier documentaire sur le parcours des « boat people » vietnamiens immigrés au Québec, la réalisatrice Marie-Hélène Panisset accompagne Thi Be Nguyen en Asie du Sud-est. Grâce aux témoignages émouvants de ceux et celles qui demeurent sur l’ancien territoire colonial de l’Indochine française, elles parviennent à rassembler et à mettre en valeur une histoire méconnue.
La productrice québécoise Marie-Hélène Panisset rencontre Thi Be Nguyen par le biais d’amis communs au début des années 2010. La Canado-Vietnamienne lui raconte plus tard son arrivée à la base militaire montréalaise de Longue-Pointe avec ses parents alors qu’elle avait 4 ans. Très vite, elles décident de préparer ensemble un documentaire sur les réfugiés vietnamiens qui ont immigré au Québec après l’invasion du sud du Viêt Nam pro-occidental par les Nord-Vietnamiens communistes en 1975.
« Tout a commencé avec le premier documentaire Une nuit sans lune. Mes enfants sont nés ici d’un père suisse canadien et d’une mère vietnamienne. Ils étaient ce mélange et ils n’avaient pas réalisé que je n’étais pas né ici. » confie Thi Be Nguyen.
La scénariste a vu le jour à Vientiane au Laos. Originaire de Hà Tĩnh sur la côte centrale du Viêt Nam. Sa famille avait traversé la frontière pour fuir la colonie française quand le père de Thi Be Nguyen avait 17 ans. Elle prend ainsi conscience du sacrifice consenti par ses propres parents. Elle décide alors de plonger dans le passé de ses pays de provenance pour le narrer aux plus jeunes.
Marie-Hélène Panisset, fondatrice de la compagnie de production Les Films de l’Hydre, avait une connaissance limitée de l’histoire des « boat people » et de leurs récits. Enthousiaste, elle accepte de travailler sur le volet initial de ce qui s’avèrera être une trilogie. « Le premier film c’était mon premier voyage au cœur de la diaspora vietnamienne. Je me suis sentie privilégiée d’avoir accès à ces histoires-là, car c’était la première fois que la plupart des gens les racontaient », déclare-t-elle.
Photo : Marie-Hélène Panisset
Dans Coming Home : Par-delà une nuit sans lune, les deux femmes s’envolent cette fois-ci à la rencontre des Vietnamiens, Cambodgiens et Laotiens qui n’ont pas quitté leurs pays respectifs dans les années 80. Caméra à l’épaule, elles partent à la rencontre de personnes aux cheminements exceptionnels pour chercher à compléter les témoignages rapportés dans le premier documentaire.
Leur passionnant périple de trois semaines à travers l’Asie du Sud-est émeut et présente cette région du monde sous un angle nouveau. Ne parlant pas les langues locales Marie-Hélène a d’ailleurs souvent dû faire confiance à son intuition pour parvenir à capturer efficacement les tête-à-tête entre Thi Be Nguyen et ses intervenants. « Il y a des entrevues que j’ai filmées entièrement en vietnamien et je ne comprenais pas ce qui se disait donc je devais me brancher sur l’émotion. » explique-t-elle.
Photo : Josiane Farnad
Une dizaine de personnes interviennent dans le film pour raconter leurs histoires. La première entrevue a lieu avec une ancienne révolutionnaire vietnamienne engagée avec le Viet-Minh pendant la guerre d’Indochine (1946-1954). Alors qu’elle a 16 ans, elle abandonne les études pour la jungle afin de lutter contre le colonialisme. Venant d’une famille impériale et ayant reçu une éducation française elle la quitte pourtant pour rejoindre le mouvement populaire d’indépendance. Elle rapporte avoir pris conscience de la violence de la domination française après avoir vu une de ses amies piétiner le drapeau vietnamien dans la cour de son école.
En interrogeant des personnes aux parcours très divers, le documentaire fait un portrait très détaillé du Viêt Nam et des deux pays voisins sans jamais tomber dans la caricature. Les retrouvailles virtuelles entre la mère et la tante de Thi Be Nguyen, souvent présente dans le long-métrage, sont par ailleurs bouleversantes.
Filmé avec l’accord du gouvernement socialiste vietnamien, le documentaire parvient à rassembler en sortant habilement des sentiers battus. Loin des clichés habituels, Coming Home : Par-delà une nuit sans lune valorise le patrimoine et la culture d’individus tournés vers l’avenir. Cette tentative d’ouverture au dialogue promeut l’échange entre les jeunes vietnamiens qui vivent aux quatre coins du monde. « J’ai autant des amis tant ici qu’au Viêt Nam. Puis sincèrement, je ne vois pas la différence entre les deux » conclut Thi Be Nguyen en prévoyant la dernière partie à venir de la trilogie qu’elle imagine comme une réconciliation.
> Coming Home: Par-delà une nuit sans lune de Marie-Hélène Panisset et Thi Be Nguyen (Québec, 2019, 1h32). Au Cinéma du Musée le 23 juillet.