Le livre Ça sent la coupe de l’auteur Matthieu Simard est ressorti dernièrement en librairie pour le plus grand plaisir des lecteurs! Cette réédition marque la sortie en salle du film Ça sent la coupe, inspiré du roman, scénarisé par Matthieu Simard et réalisé par Patrice Sauvé. Le livre Ça sent la coupe, qui porte davantage sur les relations interpersonnelles que sur le hockey, remporte un franc succès depuis 2004 et les attentes sont grandes face au film.

Matthieu, personnage principal de Ça sent la coupe, est un passionné de hockey. Autour de lui gravitent sa blonde Julie, sa sœur Nath et ses amis. Une vie plutôt ordinaire. Matthieu, c’est le bon gars que tout le monde veut avoir comme ami, le gars à qui tout le monde se confie, le gars sur qui on peut toujours compter, le gars qui prête son épaule pour recueillir les larmes perdues.

« Des fois, c’est drôle, on dirait que je préfère les gens tristes aux gens heureux. Réconforter ceux qui se lamentent, entendre les pleurs, sentir les larmes. Le malheur des autres fait mon bonheur à moi. C’est normal, je crois. »

Mais le jour où Matthieu se sépare de sa blonde et que ses chums se casent dans leur vie personnelle ou professionnelle, un vide se crée dans son salon; il n’y a plus que sa télé et lui.Le bon gars se sent soudain coupable de ne pas toujours être heureux pour les autres alors … qu’il est un si bon gars. Pourquoi eux ont tout et lui n’a qu’une vie…ordinaire?

« C’est toujours quand ça sent que ça arrête de sentir »

Chaque match fictif est un chapitre. Le hockey est un prétexte de rencontres entre amis, de réflexions et d’observations. D’une écriture simple et accessible à tous, l’auteur Matthieu Simard crée des petites allégories entre la vie personnelle de son personnage et le hockey.

La vie de Matthieu est pleine jusqu’à sa rupture avec Julie. Avant, il vivait une petite vie tranquille, avec ses chums, sa blonde, son hockey, une vie sans grand éclat, mais une vie correcte. Mais depuis le départ de Julie, Matthieu fait face à un vide, un mur, un filet désert.

« Qu’est-ce qu’on dit à ça? On ne dit rien. On ferme sa gueule et on accepte la défaite. Et on se dit tout bas qu’on va les prendre match par match, période par période. Et on pleure, tout bas aussi. »

Désillusion. Croire que la « game » était gagnée d’avance et…paf! On perd un joueur important de son équipe. C’est quoi le plan de match?

Matthieu devra prendre une pause. Une vraie. Le temps d’arrêter la « game » dans sa vie, dans sa tête, faire le point pour vrai, ne plus être seul avec plein de monde, mais être seul pour vrai.

Affronter sa « game ».

« Ce soir, j’avais besoin d’être seul. Pas seul avec ma blonde, pas seul avec mes chums. Seul. Juste seul avec moi. Pour réfléchir, pour penser à tout ça, à ma gang de chums, à leurs histoires de filles, à mes histoires de filles. Placer les choses dans ma tête, regarder du hockey pour regarder du hockey et, aux entractes, réfléchir, penser, baratter tout ça pour que ça soit bien onctueux. »

Besoin de changements, que ça bouge, cesser d’attendre, d’attendre quoi? L’heure des échanges a sonné!

Ce n'est pas fini tant que ce n'est pas fini

Mais il y a des moments où la vie vaut la peine, où Matthieu sent que la vie continue. Malgré tout. Malgré le vide. Au-delà de ses questions existentielles, ses chums sont encore là, parfois, et sa petite sœur Nath a encore besoin de lui. La partie est loin d’être terminée!

« La vie est belle dans mon appart ce soir, avec tout ce monde, ces sourires souriants, ces paroles douces, vers moi, vers eux, toutes ces paroles douces. La game on s’en fout un peu, on boit, on rit, on jase, on crie. (…) Moi, je me promène. Seul, mais entouré. Seul avec plein de monde. »

La vie est comme une «game» d’hockey au fond ; parfois on compte, parfois on manque son lancer. Parfois on est «coach», d’autres fois, on demeure sur le banc. On peut être l’étoile du jour et être échangé le lendemain.

L’originalité de l’œuvre de Matthieu Simard tient beaucoup à son style d’écriture humoristique et personnel, mais également à la particularité de son style littéraire; par de courts chapitres, l’auteur nous offre des descriptions, des réflexions et des échanges qui ressemblent à de courts scénarios… Avait-il déjà l’idée d’en faire un film un jour?

La réédition de Ça sent la coupe comporte une préface de Louis-José Houde, acteur du film, et des extraits du scénario commentés par l'auteur. Un livre à découvrir ou à redécouvrir.

PS. Un beau cadeau à offrir aux hommes pour la St-Valentin ;)