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Dès les deux premières minutes du film, le montage donne le ton: arbres immenses à perte de vue, lacs et rivières d’un bleu profond, le tout sur une trame narrative où s’enchaînent différents intervenants du coin, dont l’un s’exclame « C’est beau en criss. » Je ne développerai pas davantage sur les images présentées dans le film car il n’y a pas grand-chose à dire outre le fait qu’elles sont magnifiques, bien cadrées et sans doute impressionnantes au cinéma.
Par contre, je développerai sur la beauté dans Boisbouscache, que l’on parle du film ou du territoire, puisqu’elle se trouve autant dans les paysages magnifiques de la nature que dans les différents résidents qui aiment leur territoire. Les personnages, puisque l’on doit les appeler ainsi, sont tous uniques, entre le maire cynique, mais engagé, les malécites -onzième peuple autochtone reconnu par le gouvernement et les historiens-, avocats, notaires et habitants des environs... Ils sont tous animés de cette même fureur, de cette envie commune de voir le territoire être exploité dans le respect de l’environnement, mais surtout que la population de la MRC ait accès à cet immense et magnifique territoire et puisse en profiter pleinement.
Pourquoi est-ce un problème? Laissez-moi vous expliquer...
J’en ai appris beaucoup sur la gestion de territoire dans ce film. Je vais donc tâcher de vous partager mes nouvelles connaissances afin de vous expliquer la situation complexe de Boisbouscache. Le territoire, comme mentionné précédemment, est un territoire publique. Il n’appartient donc pas à la MRC, ni à l’état. Il peut donc en principe être visité et exploité par monsieur et madame tout le monde, en respectant les législations en place, bien évidemment.
Cependant, ce territoire peut également être exploité par les autochtones locales, les Malécites qui, si j’en crois le documentaire, semblent avoir des bonnes relations avec les habitants des divers municipalités environnantes. Vous me suivez jusqu’à maintenant?
Voilà le problème avec tout ça : un club select, le Club Appalaches, s’est emparé des droits d’exploitations de chasse et de pêche des 150 kilomètres carrés de Lac-Boisbouscache, empêchant tout non-membres non-invités d’y aller, malgré le fait que le territoire est supposément public.
Par l’approche du documentariste, on découvre comment le Club Appalaches a jouit de législations mal appliquées, de juges très (voir trop) cléments et a même usé de lobbyisme afin d’agrandir ses pouvoirs et par le fait même son emprise sur le territoire. On pourrait croire au départ à un malentendu, à une chicane de région entre des anciens amis, mais plus Coulbois creuse, plus la laideur de cette exploitation se montre, notamment lorsque le spectateur apprend par l’entremise d’un habitant du coin que le club a agrandit son territoire pour empêcher à des individus de chasser ou pêcher sur leur propre domicile privé.
Il est également question d’enlaidissement du territoire via un projet éolien s’étant installé, avec l’accord des différentes municipalités, sur le territoire. Une scène en particulier montre une maison haute perchée, surplombant la forêt où l’on voit dépasser un peu partout les grandes éoliennes blanches, gâchant un paysage autrefois vierge. On ne sent cependant pas d’animosité envers les promoteurs du projet éolien ou envers les municipalités qui l’ont accepté. On en ressent cependant lorsque le film nous ramène à l’ennemi public numéro un : Le Club Appalaches, qui aurait conclu un accord hors-cours avoisinant les treize millions de dollars afin de laisser le projet éolien se réaliser.
Près de la fin du film, j’ai tenté de trouver de l’espoir dans tout ça, en me disant qu’au final, on n’avait pas vu par les images ou la narration le point de vue des membres du Club Appalaches. Puis une réponse est venue par les derniers bouts de texte insérés à la fin du film: ils ont refusé de parler à l’équipe du documentaire, sans avoir le droit de regard sur ce qui serait diffusé ou non.
L’espoir dans Boisbouscache réside donc dans le film et dans le fait que Jean-Claude Coulbois a pu mettre en lumière une situation inacceptable se passant dans une région du Québec oubliée. Le film montre une réalité injuste avec laquelle doivent composer les milliers d’habitant de la MRC du Lac Basque dans le plus grand silence, comme l’avait fait Richard Desjardins à la fin des années 90 avec L’Erreur Boréale.
J’ose espérer, puisqu’il faut toujours garder espoir, que ce sujet en sera un discuté aux prochaines élections afin que la population regagne mainmise sur un territoire qui devrait être partagé entre les peuples et non pas appartenir à un groupe d’hommes blancs riches. Bref, Boisbouscache est un excellent documentaire et un film nécessaire qui doit être vu par le plus grand nombre.
Boisboucache - Territoire sous influence est présenté en première demain le 23 avril, au lendemain du Jour de la Terre, dans le cadre des Rendez-vous Québec Cinéma au Cinéplex Odéon du Quartier Latin, et également en webdiffusion.