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Dès le 17 septembre, le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) est fier d'accueillir la peinture du Montréalais d'origine haïtienne Manuel Mathieu qui happe le spectateur, le projetant dans un univers de contrastes, de dissonances, de tensions et de poésie.. Survivance réunit une vingtaine de tableaux jamais présentés au Canada en plus d'une installation conçue spécialement pour le MBAM – où les racines et la mémoire de l'artiste se dévoilent peu à peu, ponctuant les compositions vives et saisissantes.
Artiste multidisciplinaire prolifique comptant parmi les lauréats du prix Sobey 2020, Mathieu est alimenté par son existence. Certaines de ses œuvres portent la marque de réflexions amorcées pendant des périodes de convalescence, à la suite de deux graves accidents subis à Londres et à Montréal. Ralentissement et confinement lui auront permis de grandir, d'être plus à l'écoute de ses émotions et, ainsi, de mieux comprendre sa place dans le monde et l'importance de préserver l'imaginaire de sa terre natale.
Photo Marie-Anne Letarte
Ces révélations l'ont poussé à s'intéresser aux conséquences des dictatures génocidaires des Duvalier père et fils (1957 à 1986) sur son pays, Haïti. S'appuyant sur un héritage familial complexe et le contexte géopolitique haïtien, il aborde son identité sous différents angles : son grand-père maternel a été colonel durant les premières années du règne de Jean-Claude Duvalier, tandis que plusieurs membres de sa famille paternelle ont disparu pendant le régime. Mathieu, qui perçoit l'ère Duvalier comme un dommage collatéral de la guerre froide, ne se voit pas dans ce monde comme une île.
Le public découvrira dans Survivance une peinture fluide et expressive, quasi expressionniste, parfois abstraite, qui révèle des repères vaguement figuratifs. On y détecte une posture conceptuelle où les idées et les enjeux sont codés à travers différents signes, la composition des tableaux et une palette vive et contrastée – une invitation à pénétrer dans un univers vibrant de couleurs, de textures et de formes intrigantes.
Photo Guy L'Heureux
Le titre de l'exposition est inspiré de l'ouvrage La survivance des lucioles (2009) de Georges Didi-Huberman, une lecture marquante pour Mathieu. La survivance et la résilience des lucioles, desquelles émane la lumière, sont représentées par l'auteur comme les clés de la vérité et de la liberté. Pour l'artiste, la « survivance » évoque l'âme de ceux qui disparaissent ou ce qu'il reste de cette dernière.
La trace de ce qui a vécu et perdure imprègne la quête identitaire de Mathieu. « Je viens d'un pays à l'imaginaire complexe et riche. Entre catastrophes naturelles et instabilité politique, j'ai souvent le sentiment que ma mémoire est en voie de disparition. Les lieux de mon enfance sont à jamais altérés. Cette situation me force à cultiver et à enrichir mon propre imaginaire, car c'est ce qui devient ma réalité. J'aspire à une paix intérieure puisque la réalité est souvent insoutenable », révèle-t-il. Le fil de ses pensées échafaude l'essence de ses œuvres.
Survivance est une exposition brûlante d'actualité en cette période d'incertitudes où les questions éthiques sur les libertés individuelles se posent avec une implacable acuité.