Du 16 au 18 mai, le Pouzza Fest revient pour une 13e édition, avec des concerts en salle, mais aussi des spectacles gratuits au centre-ville de Montréal. L’événement propose une multitude d’artistes pendant trois jours, afin de permettre au public de découvrir la musique punk sous toutes ses formes. Pour Hugo Mudie, cofondateur et programmateur du festival, il s’agit aussi de démocratiser ce style musical et de faire plaisir à tout le monde, y compris aux artistes.

Cette 13e édition rassemble près de 175 groupes, répartis sur plusieurs sites dans le centre-ville de Montréal, selon Hugo Mudie, le cofondateur et programmateur du festival.

L’année 2025 marque également le retour des spectacles extérieurs gratuits, interrompus depuis la pandémie. Le festival avait alors dû annuler deux éditions, pourtant entièrement programmées et organisées.

Photo d'archive du festival. Crédit photo : Pouzza Fest

« Financièrement et moralement, ça nous avait énormément affectés. Donc, on avait décidé de recommencer un peu à zéro, de revenir à une formule en salle pour quelques années pour se replacer, avec comme but de revenir à l'extérieur », explique Hugo Mudie en entrevue. Il raconte que de nombreuses personnes demandaient régulièrement si les spectacles gratuits reviendraient. 

« C’est vraiment pour les gens qu’on l’a fait. »

Découvrir le spectre du punk

La programmation gratuite s’étale sur trois jours, avec des thématiques distinctes. La première journée met en avant des artistes du Québec, comme Vulgaires Machins ou Les Marmottes Aplaties. La deuxième journée, plus « smooth », accueille entre autres Frank Turner et Tim Barry. La troisième journée, plus « heavy », propose des groupes comme Voïvod, Subhumans et Enfants Sauvages. 

En salle, les festivaliers pourront découvrir des groupes tels que Drug Church, American Steel ou encore la formation de garage punk NOBRO, parmi de nombreux autres. Les spectacles seront présentés aux Foufounes Électriques, au Club Soda, au Turbo Haüs, ainsi que dans d'autres lieux de la ville.

Hugo Mudie insiste également sur l’importance accordée à la diversité dans la programmation, avec une grande place faite aux groupes féminins, queers ou issus de minorités visibles : « Il y a beaucoup de groupes à découvrir qui ne sont pas des gars. » 

Un événement entre rencontres et découvertes

Le festival ne se limite pas à la musique, il propose aussi des matchs de lutte, un marché aux puces, des spectacles d’humour, du yoga et même une compétition de soccer et ces activités s’adressent autant aux festivaliers qu’aux artistes. « On essaie un peu que ça soit plus communautaire que festival », explique-t-il.

« C'est le fun de créer des liens, c'est très important dans la communauté punk de sentir que les artistes ne sont pas des rockstars inatteignables. Donc on essaie beaucoup de créer des rencontres, que les gens qui jouent dans des groupes côtoient les artistes et que les artistes se côtoient entre eux aussi. »

Le Pouzza Fest est un festival qui permet aux artistes d'échanger ensemble, de profiter, mais c'est aussi un événement visant à briser le tabou sur la musique punk, tout en permettant au public de découvrir le punk qui lui correspond.

Photo d'archive du festival. Crédit photo : Mihaela Petrescu

« Quelqu'un qui est un petit peu moins habitué va s'imaginer qu'un groupe punk [c’est] quelque chose de très violent avec des mohawks et des piques sur leur manteau, mais il y a beaucoup plus que ça », souligne-t-il.

Pour le programmateur, il s’agit de montrer que le punk existe sous plusieurs déclinaisons, avec des propositions plus douces ou plus recherchées, par exemple.

« On est des fans de tous ces spectres-là du punk mais [le but c’est] aussi d’un peu démocratiser le style qui est, à mon avis, un style aussi valable que n'importe quel autre style de musique. »

Pour l'amour du punk

Pour le futur, le programmateur espère pouvoir permettre au Pouzza Fest de devenir « LE » festival au Canada pour découvrir tous les aspects de la musique punk, précisant que l’événement est « pas mal le seul festival indépendant qui fait encore un spectacle gratuit dehors, au centre-ville de Montréal. »

« On ne veut pas juste faire quelque chose de nostalgique, on veut aussi que les gens découvrent des nouveaux groupes parce qu'on pense aussi que c'est une mode qui a passé, mais non ! Il y a encore des milliers de nouveaux groupes punk qui naissent chaque année. »

« Ce qu’on veut faire, c'est propager l'amour de la musique, faire plaisir au monde. Ce n'est pas de faire de l'argent à tout prix, de prendre la culture et de la tourner en profit. Nous, on fait ça pour l'amour de la musique », martèle-t-il.

Le Pouzza Fest présente sa prochaine édition du 16 au 18 mai 2025. La programmation est disponible en ligne.