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Le 25 juin dernier, le Festival en chanson de Petite-Vallée ouvrait sa 42e édition avec un concert de la Petite école de la chanson où près de 300 enfants ont repris avec ferveur les chansons de Beau Dommage. Un instant précieux, qui témoigne de l’importance de ce projet et de son rôle auprès des jeunes gaspésiens et gaspésiennes. Un fait auquel s’accordent les membres du groupe québécois ainsi qu’Alan Côté, directeur du festival et Mathilde Côté, cheffe de chœur de la chorale.
En entrevue le lendemain du concert, les membres de Beau Dommage se trouvaient sur un petit nuage, encore émus par le spectacle. « On se fait dire, en pur et dur montréalais, que la Gaspésie c'est très grand et pas assez peuplé, que les gens quittent la région. Et là, tu vois la scène, et ça rentre, et ça rentre, et ça rentre et ça y est, [il y a] trois cent enfants [devant toi] », raconte Pierre Huet, parolier et membre du groupe Beau Dommage.
Depuis plus de 30 ans, la Petite École de la chanson permet à des jeunes gaspésiens et gaspésiennes de 9 ans à 17 ans de s’approprier le répertoire des artistes passeurs du Festival en chanson de Petite-Vallée.
Entre 25 et 30 écoles participent annuellement et organisent des répétitions chaque semaine avec un professeur qui s’implique. Puis, au printemps, deux répétitions en demi-chorale sont organisées pour le côté nord et pour le côté sud.
« On envoie du matériel pédagogique clé en main. Il y a un cahier de répertoire, puis il y a un lien avec moi ou l'autre cheffe de chœur [Zoé Jean-Deslauriers] qui chante les chansons, puis les partitions pour ceux qui lisent la musique, des vidéos d'apprentissage aussi pour certaines choses », explique Mathilde Côté, la cheffe de chœur depuis 3 ans.
Cette année, l’activité parascolaire s’est penchée sur Beau Dommage, qui était présent dans la salle le soir du concert. Difficile pour les membres du groupe de ne pas se laisser emporter par les émotions et les frissons.
« On savait naturellement et par expérience qu'ils chanteraient Châteauguay, 23 décembre, Le Phoque, mais Mathilde Côté, la cheffe de chœur qui a orchestré toute cette histoire, elle leur a fait chanter des chansons moins connues, que nous, on aime beaucoup. [...] Et ça c'était très touchant, de voir que le répertoire avait été pris dans son ensemble », confie Michel Rivard lors de l’entrevue.
Pour Pierre Huet, ce concert ne peut être comparé à rien d'autre : « Je marche sur la pointe des pieds en disant ça, mais on sort d’un deux ans qui n'est pas encore terminé, où on était hommagé. On a été joué par l'Orchestre Symphonique, on a fait des podcasts, tout ça était magnifique, mais les enfants m'ont vraiment touché. »
« Ils ont vécu avec nous trois, quatre mois. On s'est rendu compte qu'ils étaient accrochés à nous, les enfants. Comme s'ils me connaissaient, comme si j'étais leur grand-maman, qu'ils connaissaient mon histoire. C'était saisissant », partage Marie-Michèle Desrosiers, touchée.
Le groupe, Alan Côté et Mathilde Côté s’accordent tous sur le fait que cette activité parascolaire est essentielle, mais aussi bénéfique pour les enfants.
« Je pense que dès le jeune âge, dès l'école primaire, il faut travailler. Il faut amener la chanson qui est un art populaire. C'est une belle façon de travailler la poésie et le français », affirme Alan Côté.
« La continuité, c'est ça, je pense, qui nous émeut beaucoup. C'est de voir que des chansons qui ont été écrites avec juste l'intention d'écrire des bonnes chansons il y a 55 ans à peu près, se retrouvent maintenant en faisant partie d'un patrimoine et que ce patrimoine-là, ici en Gaspésie, particulièrement à cause du rayonnement de Petite-Vallée, est repris, enseigné et expliqué aux enfants », souligne Michel Rivard, parlant également des artistes passeurs des années précédentes.
Mathilde Côté raconte de son côté avoir réellement réalisé l'empreinte de ce projet lorsqu'elle a commencé à enseigner à Montréal.
« J'ai découvert qu’à peu près 100% des enfants auxquels j'enseignais, qui étaient des francophones, n'étaient pas capables de chanter un air de Michel Rivard [ou] de nommer deux artistes québécois. Il y avait quelques exceptions, mais c'était vraiment la majorité qui n’en connaissait pas. Et là, j'ai fait, “oh mon Dieu, les 300-400 enfants qui chantent à chaque année chez nous, ils acquièrent un bagage incroyable qu'ils vont garder pour toujours.”»
« Pour un groupe ou un auteur-compositeur, tu ne peux pas demander plus que ça. De savoir que cette bouteille-là qu'on a lancée à la mer il y a très longtemps [se retrouve ici] il n'y a pas de plus beau cadeau. », confie Michel Rivard, reconnaissant.
Malgré sa grande portée, la Petite école de la chanson ne bénéficie d’aucun programme gouvernemental destiné aux enfants du primaire. Si la commission scolaire aide avec le transport et que quelques bailleurs de fonds contribuent au projet, le gros de l’investissement repose sur les épaules du festival.
« Il n'y a pas de programme des gouvernements qui appuie ce genre d'initiative auprès des enfants. Il y a des programmes pour les ados de 15-30 ans, mais en bas, il n'y a pas de programme. C'est comme un travail éducatif qu'on fait qui est énorme et qui n'est pas reconnu.», déplore Alan Côté.
« Ce projet-là est spécial. [...] Nous, on veut rien savoir que de faire quelque chose d’autre que ça. Parce que ça fonctionne, parce que ça fait ses preuves, c’est la 33e édition », affirme pour sa part Mathilde Côté, qui ajoute que c’est un projet qui rassemble et qui vient aussi « combler un manque en Gaspésie, parce que le seul programme Arts-études gouvernemental en Gaspésie est à Val-Brillant. »
Le projet, déficitaire, revient pourtant année après année avec une volonté toujours aussi forte de continuer. « On y croit d’abord, puis on s’investit, on en fait une priorité », résume le directeur du festival.