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Le Festival TransAmériques a présenté Pompières et pyromanes pour la première fois à la Maison Théâtre le 30 mai 2025. Cette adaptation percutante de l’essai de Martine Delvaux, signée par le Bureau de l’APA, s’impose avec puissance, martelant une vérité féministe, entre le chaos et l’amour.
Dès son entrée dans la salle, le public est envahi par une odeur de pain brûlé qui dégage de la fumée. Sur scène, les interprètes sont déjà en mouvement. Ils discutent, se prennent dans les bras, manipulent les objets de la mise en scène : le spectacle a commencé et intrigue déjà.
D’entrée de jeu, il ne s’agit pas ici de décors, mais bien d’une installation du collectif BGL (Jasmin Bilodeau, Sébastien Giguère, Nicolas Laverdière) avec une glissade géante trônant au centre de la pièce. Une idée ingénieuse qui représente le déclin du monde, la descente vers un retour impossible.
Autour, le public découvre une mise en scène des plus curieuses avec des arbustes disséminés autour du toboggan géant, des alarmes incendie qui retentissent ici et là, ou encore une machine à laver.
On observe également une table transformée en station de création de pancartes, sur laquelle on peut lire « Rêves volés = révolté.e.s », des instruments, et une foule d’autres objets qui viennent compléter cet univers changeant.
Créée et jouée au Trident en 2023, Pompières et pyromanes réunit huit interprètes, dont Laurence Brunelle-Côté, Julie Cloutier-Delorme, Danya Ortmann, Hélène Rheault, Jeanne Lavoie-Gagné, Pascal Robitaille et Béatrice Robitaille.
À leurs côtés, Éléonore Delvaux-Beaudoin, fille de Martine Delvaux, à qui est destiné l’essai publié en 2021, prend aussi part à cette traversée scénique. Karine P. Bouliane, interprète en langue des signes québécoise, complète finalement cette grande équipe.
Ce sont des parents, des femmes, des sorcières, des citoyens et citoyennes, tous animés, révoltés par la même flamme. Des interprètes qui nous offrent un court passage de leur vie, où ils ont décidé, ou non d’avoir des enfants. Tous présentent une forme de réponse multigénérationnelle et féministe à ce déraillement progressif auquel la Terre assiste.
Laurence Brunelle-Côté est comme la cheffe d’orchestre. De fil en aiguille, elle invite un ou une interprète à venir livrer la lecture d’un passage de l'œuvre au centre de la scène, tout en haut de la glissade, ou ailleurs, dans cet espace en perpétuelle mutation.
Chaque lecture prend ensuite vie dans l’action ou le chant. Des chansons punk ou plus douces résonnent, parfois accompagnées par le piano, la batterie, le son du pain brûlé ou par les bonbonnes d’incendie transformées en instruments. Le tout est agrémenté de figures comme Marguerite Bourgeoys, Fanny Britt et Alexia Bürger, ou ponctué de faits divers et variés.
Pompières et pyromanes est une œuvre brillante et saisissante, un collage vivant qui serpente entre le chaos, les catastrophes, l’humour et l’amour. Elle ne sombre jamais dans le désespoir : entre chaque cri d’alarme, il y a des élans d’amour, des gestes simples et émouvants. La solidarité entre les interprètes crève les yeux, tout comme la justesse de leur engagement.
D’ailleurs, la présence de l’humour ne vient pas seulement alléger l'atmosphère, mais offre une profondeur supplémentaire à la pièce.
La Terre, les forêts, ont besoin des feux pour vivre, c'est un fait. Mais d'autres feux, nocifs, doivent disparaître. Parallèlement, on nous prépare dès le début aux règles à suivre en cas d’incendie, lorsque l’alarme sonne.
Un troisième feu prend également sa place, plus intime et plus fort : celui qui s’éveille en chacun et chacune, qui rugit, qui appelle à l’action. Un feu profond qui traduit l’urgence d’agir, de scander haut et fort que le monde ne va pas bien, un feu qui ne cesse d'alerter devant l’inaction, la crise climatique, le patriarcat (renommé le patriarcrame), le gaspillage, la politique, devant un monde qui s’épuise. Et ce feu-là, il ne brûle pas que sur scène : il est partout.
Ici, les interprètes mènent la barque dans laquelle se trouve le public, qui navigue dans un flot de mots, d’images et de gestes. Pompières et pyromanes est un récit vibrant de fragments unis, un appel à la sororité et à la transmission, car il n’y a pas de fumée sans feu.
C’est une œuvre multigénérationnelle où le feu intérieur ne s’éteint jamais. Le Bureau de l’APA livre ici une proposition résolument féministe, originale et sans compromis.
Pompières et pyromanes est présentée à la Maison Théâtre le 31 mai ainsi que le 1er juin 2025. Si vous êtes à la recherche d’une œuvre qui sort du lot, qui est vivante et nécessaire : ne cherchez plus, elle est juste ici.