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Le facteur humidex devait atteindre des sommets le soir du mercredi 18 juin, mais ce n’est pas ce qui allait arrêter la foule d’assister au passage de la légende du reggae panafricain, Tiken Jah Fakoly, décidé à réchauffer les lieux à leur manière aux Francos de Montréal. Dans ce spectacle mémorable et nécessaire en ces temps difficiles, l’artiste a non seulement donné une leçon de musique, mais était également porteur de messages puissants.
La marée de gens que seule la scène principale des Francos de Montréal sait accueillir n’avait pas de fond, pas de fin. Tous semblaient présents afin d’offrir un accueil digne de ce nom à l’artiste ivoirien, ses danseurs et ses musiciens.
C’est avec la chanson Africain à Paris que Tiken Jah Fakoly, 56 ans, débute la soirée. N’ayant rien perdu de sa fougue, il habite la scène avec énergie, vêtu d’un habit traditionnel coloré. Donnant le ton à son style, cela n’a pas pris de temps avant que l’artiste offre déjà au public un message politique, rappelant les injustices économiques du continent africain.
Le concert s'est poursuivi comme un feu roulant de propositions musicales ne pouvant faire autrement que d’égayer la Place des Festivals. La soirée est ambiancée, rythmée et donne le goût à la fête, mais l’auteur-compositeur-interprète n’oublie jamais de ramener le public à l’essentiel en nommant les injustices et les luttes qui ont mené à l’écriture de ces chansons, tels les cris du cœur d’un peuple trop souvent oublié. C’est d’ailleurs le poing levé que l’artiste entame son morceau Ça va faire mal.
On ne pourrait taire l’apport sensationnel des personnes qui accompagnaient l’homme à la barbe poivre et sel sur la grande scène du festival. Maniant avec une main de maître des instruments tels que le balafon, le djembé, ou encore la kora, les musiciens se sont affairés toute la soirée à nous faire oublier la chaleur en obligeant le public à partager la générosité des artistes sur scène en dansant avec eux. Les voix des choristes résonnaient avec force, et les danses traditionnelles présentées lors du concert incarnaient la liberté et la résistance.
Terminant la première partie du spectacle avec son plus grand succès Plus rien ne m’étonne, qu’il a déployé presque en acoustique, accompagné discrètement de quelques instruments et percussions, il a ensuite enchaîné sans relâche ses chansons comme Ouvrez les frontières, We love Africa, ou encore Laissez le peuple libre.
Tiken Jah Fakoly incarne un quart de siècle de carrière, et il porte encore à bout de bras cette leçon d’universalisme et pèse sur l’importance de chacun des mots qu’il prononce. À travers ce bassin de festivaliers enjaillés, difficile de comprendre la portée de chacune des paroles, mais c’est en arrivant chez moi plus tard ce soir-là que je me suis assise afin de bien comprendre les paroles sur lesquelles je m’étais déhanchée toute la soirée.
À travers ces rythmes joyeux, ce sont des récits de la diaspora africaine, des complaintes et des messages politiques qui peuplent les œuvres de l’artiste. Et bien que je ne regrette rien de la soirée à laquelle j’ai pu assister hier au soir, je rêve de pouvoir le retrouver à un autre moment de ma vie dans un espace plus petit, plus intime, dans lequel je pourrai apprécier et comprendre chacun des mots qu’il a pris le temps d’écrire.
Avant un rappel sous le signe de la danse, Tiken Jah Fakoly a conclu son spectacle avec sa pièce Les martyrs, soulignant l’histoire de martyrs de différents pays, et du sien. Dans cette chanson, l’homme chante : « Mais le sorcier oublie toujours, les parents de la victime n'oublient jamais, c’est pourquoi, c’est pourquoi nous pouvons pardonner mais jamais oublier. »
Bien qu’il ait été formidable de pouvoir me trémousser bien cordée avec le reste du public, j’encourage à aller lire les paroles et les écouter avec attention, chacune dénonçant des histoires qui ne sont jamais bien loin de nous.
Suivez notre couverture des Francos ici.